POUR UN QUEBEC DURABLE III. CINQ SOLUTIONS A METTRE DE L’AVANT

par Auteur invité
27 janvier 2010 Article publié dans: | Rapport à L´environnement

Les signataires de ce texte sont Karel Mayrand, Luc Bouthillier, Alain Fréchette, Corinne Gendron, Paule Halley, Manon Laporte, Laurent Lepage et Michel Montpetit

Nous proposons cinq solutions qui peuvent être mises en œuvre dès maintenant pour mettre le Québec sur la voie du développement durable. Nous souhaitons que ces pistes de solution suscitent une discussion qui enrichira notre action collective.

1. Développer une fiscalité verte

La fiscalité est un outil fondamental permettant d’influencer le comportement des entreprises et des citoyens par l’intégration des coûts environnementaux et la création d’incitatifs financiers. Le Québec doit dès maintenant entreprendre une refonte de sa fiscalité pour mettre en application les principes d’utilisateur payeur et de pollueur payeur. Ceci implique notamment :

• La création d’une commission d’étude du cadre fiscal ayant pour mandat de poser les bases d’une réforme axée sur l’éco-fiscalité.

• Le prélèvement d’une redevance sur l’exploitation de l’ensemble des ressources naturelles québécoise, renouvelables et non-renouvelables, incluant les ressources hydrauliques.

• La création d’un fond vert des générations financé à même ces redevances qui aurait pour mandat de rehausser le capital écologique du Québec.

2. Calculer et neutraliser notre déficit écologique

Le Québec devrait se donner les moyens de mesurer son déficit et sa dette écologique en développant des comptes publics verts à partir d’outils permettant de mesurer son capital écologique. Ceci implique :

• Le développement d’indicateurs et d’outils de calcul du capital écologique.

• La production d’un bilan quinquennal du capital écologique

• L’établissement d’objectifs de réduction du déficit écologique et/ou d’amélioration du capital écologique.

• L’évaluation périodique de la performance des politiques de gestion du capital écologique.

3. Produire et diffuser l’information environnementale

Le Québec doit produire et diffuser davantage d’information environnementale pour mieux outiller les citoyens, entreprises et décideurs de tous niveaux pour la prise de décision. Ceci inclut :

• L’établissement d’un réseau québécois de recherche et de collecte de données sur le développement durable

• La production d’un rapport annuel sur l’État de l’environnement.

• Le développement d’outils de surveillance en continue de l’état de l’environnement et la création d’un centre d’information virtuel accessible aux citoyens, aux entreprises et aux chercheurs.

• L’analyse des impacts des changements climatiques sur l’économie, l’environnement et les infrastructures du Québec.

4. Renforcer la mission environnementale de l’État

La mission environnementale de l’État québécois doit être rehaussée afin qu’elle soit à la hauteur du rôle que joueront nos écosystèmes et nos ressources naturelles dans notre avenir collectif. Pour ce faire, cette mission doit être renforcée par :

• La fusion des missions environnement, ressources naturelles, faune et parcs, et agriculture sous un seul ministère à vocation environnementale.

• Le rehaussement du budget de ce nouveau ministère à un seuil minimal de 5% des dépenses de programmes du gouvernement québécois, soit 2,5 milliards de dollars, financé en partie par les redevances sur l’exploitation des ressources naturelles.

• Une refonte du régime environnemental permettant son évaluation périodique en fonction d’indicateurs de performance permettant de mesurer l’atteinte d’objectifs environnementaux.

• L’augmentation du nombre, de la superficie et de la qualité des aires protégées de manière à préserver l’ensemble des écosystèmes et de la biodiversité du Québec.

5. Responsabiliser les citoyens et les entreprises

L’État québécois peut agir comme fer de lance d’une réforme d’ensemble visant à mettre le Québec sur la voie du développement durable. Cependant ce virage ne prendra forme que si les citoyens et les entreprises en deviennent réellement les porteurs. Ceci requiert :

• La décentralisation des leviers de décision dans la gestion des écosystèmes, des ressources naturelles et de l’agriculture.

• Un renforcement des processus de consultation lors du développement de projets ayant un impact sur l’environnement.

• L’introduction et l’accessibilité de nouveaux recours environnementaux.

• Le rehaussement du financement public et privé des fondations, associations et regroupements locaux, régionaux et nationaux qui ont pour mission de protéger notre environnement.

• La mise sur pied d’une campagne de promotion de la consommation responsable à l’intention des consommateurs, investisseurs et entreprises. Cette campagne serait financée par une taxe sur la publicité.

• L’obligation de la triple reddition de compte (économique, sociale et environnementale) pour toutes les entreprises de plus de 50 employés.

Agir pour la suite du monde

Les Québécois chérissent leurs rivières, leurs lacs, leurs forêts, leurs terres et leurs montagnes. Leur identité est née de ce contact avec cet environnement riche qui, avec le savoir des Premières Nations, leur a permis de créer sur cette terre une culture nouvelle et originale. Aujourd’hui cet attachement à l’environnement continue de s’exprimer à travers une volonté de le préserver pour ceux qui viendront après nous.

Le Québec doit entrer de plein pied dans le XXIème siècle au plan du développement durable. Notre devenir économique, social et culturel est lié à celui des écosystèmes qui nous entourent. Si par le passé nous avons été les défricheurs de cet environnement, il est temps d’en devenir les gardiens. Il nous appartient à tous d’assumer cette responsabilité individuelle et collective qui garantira notre richesse et notre bien-être maintenant et dans le futur.

On trouve la version complète du document sur le site du Manifeste pour un Québec durable




Présentation de la coalition

NOUVEAU : Pour vous inscrire et recevoir tous les nouveaux numéros de la veille sur la social-démocratie dès sa sortie, merci d’écrire à l’adresse suivante  :

listproc@uqam.ca

Vous écrivez dans le corps du texte seulement ET en une seule ligne :

subscribe veillesd prénom nom

************************

La réflexion sur le renouvellement de la social-démocratie sera portée dans le cadre d’une aventure intellectuelle originale. Un consortium de recherche va se concerter pour conduire durant toute l’année des travaux qui prendront en charge l’un ou l’autre des grands questionnement soulevés par le texte de référence lancé par Benoît Lévesque, Michel Doré, Marilyse Lapierre et Yves Vaillancourt. Co-responsables, sous la coordination de l’Institut de recherche en économie contemporaine (Robert Laplante), de la mise en œuvre d’une programmation de travail qui fera une large place aux échanges et aux débats entre chercheurs et acteurs de la société civile, les membres et participants de ce consortium de recherche seront appelés à faire paraître sur le site Internet des textes faisant état de l’avancement de la réflexion. Divers événements vont ponctuer le parcours qui devrait déboucher sur un grand rendez-vous public à l’automne 2010. Le consortium est formé des membres suivants : le CÉRIUM (Pascale Dufour), la Chaire du Canada Mondialisation, citoyenneté et démocratie (Joseph-Yvon Thériault, titulaire), l’Observatoire de l’Administration publique ( Louis Côté, directeur), les Éditions Vie Économique (Gilles Bourque, coordonnateur) et de deux équipes de partenaires, dont l’une réunie autour de Denise Proulx, de GaïaPresse, et Lucie Sauvé, de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative en environnement, et l’autre rassemblée autour de Christian Jetté de l’Université de Montréal et Lucie Dumais de l’UQAM.

 


Agenda

 

Editorial

L’importance, pour ne pas dire l’urgence d’organiser la réflexion collective sur l’état de notre démocratie et l’avenir de notre société devrait nous interpeller puissamment. Il se présente en effet des moments qu’il faut saisir dans l’histoire des peuples quand les vieux modèles, épuisés, atteignent leurs limites et conduisent à de nouvelles impasses. Le Québec est rendu à l’un de ses moments.



 



 

        Admin | Suivre la vie du site RSS 2.0