Qu’en est-il du modèle de développement ou du projet de société qui se dégage de la richesse des exposés et des échanges de ce colloque sur le renouvellement de la social-démocratie ? Je retiens une orientation et quatre enjeux prioritaires à approfondir.
Le colloque sur le renouvellement de la social-démocratie se voulait un point de départ plutôt qu’un point d’arrivée. Un point de départ pour convaincre et mettre à l’ordre du jour la question politique, dans un sens non partisan, mais dans une direction progressiste et de gauche.
Les 26 et 27 novembre 2010, UQAM-MONTRÉAL, Salle Alfred-Laliberté
C’est avec grand plaisir que j’ai accepté l’invitation d’être un des intervenants à l’université d’été du Parti socialiste 2010 qui se tenait à La Rochelle les 27-28-29 août dernier. Ma participation au Chantier sur le renouvellement de la social-démocratie au Québec m’a motivé à répondre positivement et à me préparer en conséquence, même si cela changeait mon plan de travail pour l’été. Comme c’était la première fois que je participais à cette université d’été, je voudrais partager à chaud mes premières impressions et conclure sur le renouvellement éventuel du Parti socialiste français.
Dans la foulée des élections européennes, qui a vu le Parti socialiste subir une défaite sévère, le débat a repris de plus belle sur l’avenir du PS en France. Nous reproduisons ici la réponse d’Henri Weber à une analyse de Bernard-Henri Lévy. Nous la reproduisons parce que l’appel de M. Weber à une troisième refondation de la social-démocratie européenne rejoint notre effort de renouvellement de la social-démocratie.
L’échec du socialisme réel et la faillite du néolibéralisme forcent le constat suivant, à savoir qu’en dépit des erreurs qui ont pu jalonner son histoire, la social-démocratie apparaît aujourd’hui comme l’alternative la plus stimulante à partir de laquelle peuvent être explorés de nouveaux chemins de solidarité et mieux saisis les défis posés par l’articulation des relations entre l’État et la société civile. De grandes orientations sur le rôle de l’État, de la société civile et des institutions démocratiques dans une social-démocratie renouvelée doivent être identifiées, sinon précisées. Dans cette perspective, le colloque de novembre organisé par le chantier sur la social-démocratie se veut moins l’aboutissement d’une recherche qu’un moment privilégié pour contribuer à engager le Québec dans une direction où des solutions nouvelles pourront être apportées à des problèmes nouveaux, qui se révèlent criants.
La Chaire de Recherche du Canada en mondialisation, citoyenneté et démocratie (Chaire MCD) se propose d’organiser dans le cadre des chantiers sur le renouvellement de la social-démocratie deux ateliers : un premier ayant comme thème : Pourquoi vouloir renouveler la social-démocratie ? ; un second : Démocratie représentative, démocratie participative, quels enjeux pour la social-démocratie ?
L’auteur a présenté brièvement cette réflexion à l’occasion de l’atelier du 15 avril 2010 (tenu à l’UQAM) du Chantier pour un renouvellement de la social-démocratie
Pour un premier ministre, qui a les « deux mains sur le volant », le budget du Québec 2010-2011 est apparu comme le moment idéal pour réaliser un grand virage à droite même si le feu était encore au rouge. La crise financière, la crise économique et maintenant la crise des finances publiques avaient préparé les citoyens à l’annonce de grandes réformes, de réformes transformatrices. Mais, en mettant de l’avant le principe de l’utilisateur-payeur dans les services publics et en proposant des contributions régressives, le ministre Bachand a d’abord répondu aux demandes des gens d’affaires et des lucides qui leur font écho. Ainsi, la société civile a exprimé son indignation en des termes relativement violents comme les médias l’ont révélé : colère, choix odieux, tollés, révolte, scandale, attaques au fondement de la société et même révolution. Sans doute, le ministre des finances était conscient de l’importance du virage proposé puisqu’il a utilisé à plusieurs reprises l’expression « révolution culturelle », comme si cette dernière pouvait s’imposer par décret, sans grandes consultation et participation.
Étaient présents : Louis Bernard, Robert Bisaillon, Louis Côté, Martine D’Amours, Louis Demers, Michel Doré, Jacques Fiset, Benoît Lévesque, Laurent Olivier, Benoît Rigaud, Jean Rochon
Étaient absents :
Luc Bernier, Michel Blondin, Sandra Breux, Gérard Divay, Elaine Hémond, Josée Lamoureux, Nancy Neamtan, Lionel Robert, Hélène Simard, André Vézina, Diane Wilhelmy
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La réflexion sur le renouvellement de la social-démocratie sera portée dans le cadre d’une aventure intellectuelle originale. Un consortium de recherche va se concerter pour conduire durant toute l’année des travaux qui prendront en charge l’un ou l’autre des grands questionnement soulevés par le texte de référence lancé par Benoît Lévesque, Michel Doré, Marilyse Lapierre et Yves Vaillancourt. Co-responsables, sous la coordination de l’Institut de recherche en économie contemporaine (Robert Laplante), de la mise en œuvre d’une programmation de travail qui fera une large place aux échanges et aux débats entre chercheurs et acteurs de la société civile, les membres et participants de ce consortium de recherche seront appelés à faire paraître sur le site Internet des textes faisant état de l’avancement de la réflexion. Divers événements vont ponctuer le parcours qui devrait déboucher sur un grand rendez-vous public à l’automne 2010. Le consortium est formé des membres suivants : le CÉRIUM (Pascale Dufour), la Chaire du Canada Mondialisation, citoyenneté et démocratie (Joseph-Yvon Thériault, titulaire), l’Observatoire de l’Administration publique ( Louis Côté, directeur), les Éditions Vie Économique (Gilles Bourque, coordonnateur) et de deux équipes de partenaires, dont l’une réunie autour de Denise Proulx, de GaïaPresse, et Lucie Sauvé, de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative en environnement, et l’autre rassemblée autour de Christian Jetté de l’Université de Montréal et Lucie Dumais de l’UQAM.
L’importance, pour ne pas dire l’urgence d’organiser la réflexion collective sur l’état de notre démocratie et l’avenir de notre société devrait nous interpeller puissamment. Il se présente en effet des moments qu’il faut saisir dans l’histoire des peuples quand les vieux modèles, épuisés, atteignent leurs limites et conduisent à de nouvelles impasses. Le Québec est rendu à l’un de ses moments.